Environnement de Madagascar

Madagascar : la santé et l’environnement en mutation

Madagascar, une île exotique côtière de l’Afrique, regorge d’une biodiversité incroyablement riche et de paysages grandioses. Cependant, derrière cette vision touristique paradisiaque se cachent de sérieux défis sanitaires et environnementaux. À l’examen de ces défis, le système de santé publique, la pollution de l’environnement et les maladies infectieuses demeurent des enjeux cruciaux pour la population malgache.

La santé publique à Madagascar

La situation des services de santé à Madagascar demeure un problème majeur. Plus de 60 % de la population réside à une distance excédant cinq kilomètres d’un centre de santé, souvent localisés dans des zones reculées et difficilement accessibles. Cette réalité est exacerbée par une répartition inégale des personnels de santé et des pénuries récurrentes de médicaments et de matériel médical dans certaines régions. Le cadre administratif de la santé publique à Madagascar est également fragilisé par un taux élevé d’analphabétisme, des inégalités de genre et des disparités économiques, qui constituent autant de facteurs aggravants.

En outre, la crise politique survenue en 2009 a contribué à l’affaiblissement des services publics, compromettant ainsi les avancées sociales et économiques du pays. L’inefficacité des infrastructures sanitaires, aggravée par le manque de ressources humaines qualifiées et de fournitures médicales adéquates, demeure l’une des principales préoccupations pour les autorités. Le renforcement des capacités institutionnelles et la mise en œuvre de stratégies adaptées sont impératifs pour améliorer l’état de santé général de la population malgache.

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Les maladies infectieuses

Le paludisme constitue l’une des principales causes de morbidité et de mortalité à Madagascar. Néanmoins, des progrès substantiels ont été réalisés ces dernières années. L’initiative présidentielle contre le paludisme, débutée en 2008, continue de soutenir quatre mesures clés pour prévenir et traiter la maladie : la pulvérisation d’insecticides dans les domiciles, la fourniture de moustiquaires imprégnées d’insecticide, l’achat et la distribution de médicaments vitaux, et le traitement préventif des femmes enceintes.

Les maladies infectieuses ne se limitent toutefois pas au paludisme. La dengue, confirmée dans plusieurs régions, avec environ 1 000 cas recensés lors de l’épidémie de 2020, reste une menace constante. Le chikungunya, un virus transmis par les moustiques, est également très répandu sur l’île. En l’absence de vaccin contre ces maladies, le recours à des produits de protection contre les piqûres, tels que le DEET, constitue donc une démarche essentielle. En outre, des recherches continues pour le développement de vaccins et de traitements spécifiques restent impératives pour réduire l’impact de ces maladies sur la population malgache.

La pollution environnementale

Bien qu’il s’agisse d’une destination de rêve de nombreux voyageurs, les problèmes environnementaux à Madagascar constituent également une menace majeure pour la santé publique. Selon le Plan d’Action pour la Santé et la Pollution (HPAP), près d’un tiers des décès prématurés à Madagascar sont dus à l’exposition à la pollution. Les maladies résultant de l’exposition à la pollution ont représenté 32 % des décès en 2016. Par exemple, la pollution de l’eau par les inondations et la contamination des ressources en eau durant les sécheresses augmentent la transmission des maladies courantes. La pollution de l’air intérieur, souvent due à l’utilisation de bois et de charbon pour la cuisson, est responsable de 10,7 % des décès.

Les causes de la pollution

La déforestation, les émissions des transports, les pratiques agricoles non durables, et l’utilisation des terres contribuent de manière significative à la pollution environnementale. En particulier, l’utilisation du bois et du charbon pour la cuisson est une source majeure de pollution de l’air intérieur, tandis que les émissions des véhicules et des industries alimentaires, automobiles, et pétrolières sont des sources complexes de pollution de l’air extérieur.

Les inondations, les cyclones, les activités agricoles, ainsi que la mauvaise gestion des terres et des eaux usées polluent les masses d’eau et les sols. Les villes et les localités rurales, en rapide expansion démographique, sont vulnérables aux inondations, tempêtes, sécheresses, et stress thermiques. Cyclones et inondations contaminent régulièrement les puits urbains, augmentant l’incidence des maladies hydriques.

Les initiatives et politiques environnementales

Madagascar a ratifié plusieurs conventions internationales pour lutter contre la pollution et a signé la Déclaration de Libreville, qui propose un cadre commun pour des actions prioritaires en matière de santé et d’environnement en Afrique. Pourtant, la capacité du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) reste limitée par manque de ressources techniques et financières. L’absence de mécanismes formels de coordination entre ministères et le manque de reconnaissance de la pollution comme priorité nationale aggravent la situation.

Pour relever les défis du pays en matière de pollution, le gouvernement malgache est conscient des problèmes de pollution et s’est associé à la Banque mondiale dans le cadre du Projet de développement urbain intégré et de résilience pour le Grand Antananarivo (PRODUIR), qui vise à améliorer les conditions de vie urbaine, à renforcer la résilience aux inondations et à réduire la pollution dans les quartiers défavorisés d’Antananarivo, la capitale du pays.

Les vaccinations recommandées et autres risques sanitaires

La visite de Madagascar est soumise aux précautions sanitaires les plus strictes. Pour entrer à Madagascar, la vaccination contre la fièvre jaune n’est pas obligatoire, mais elle est recommandée pour les personnes en provenance de pays à risque. En effet, environ 20 % des voyageurs sont victimes de la tourista pendant leur séjour, illustrant l’importance de prendre des mesures préventives telles que le refus de boire de l’eau non traitée. Les risques de schistosomiase, une infection parasitaire transmise par le contact avec de l’eau douce contaminée, sont également présents. La prévention passe par l’évitement de la baignade dans les lacs et les rivières. La fréquentation des hauts plateaux de Madagascar nécessite des précautions particulières contre le mal aigu des montagnes.

Malgré des défis sanitaires et environnementaux considérables, Madagascar enregistre des progrès significatifs grâce aux efforts combinés du gouvernement, des organisations internationales et de la communauté locale. Cependant, une action concertée et soutenue est essentielle pour surmonter ces obstacles et améliorer durablement la qualité de vie des Malgaches. En reconnaissant les problèmes de pollution comme une priorité nationale, en intégrant des politiques efficaces et en soutenant les initiatives communautaires, Madagascar peut espérer un avenir plus sain et plus prospère.

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